Je marchais depuis quelques heures, jours, mois dans cette obscurité ou rien ne compte. Chaque pied posé semblait entraîner l’autre encore plus loin.
Je n’avais aucun but que cet enchaînement fou. Je vivais de l’instant, profitais de chacun de mes mouvements. Tel un automate je me satisfaisais de ce cycle dénué de sens. Avais-je un but ? Non sinon de pouvoir continuer jusqu’à ce que le mécanisme s’enraye.
Bouger pour vivre, vivre pour bouger …
De temps en temps, pris de lassitude, il m’arrivait de m’assoir la ou j’étais. Sans chercher à savoir si c’était une fin ou une pause. Je regardais ces nuages vides d’émotions, cette herbe qui loin de tout doute continuait à pousser.
Le soleil disparaissait, la lune arrivait chargé de son cortège d’étoiles. J’étais fatigué, las …
Sans but, sans gloire à conquérir.